
Nouvelle en lecture libre
Après "Apocalypse" et "Surtout ne rien oublier", deux de mes nouvelles qui vous ont été proposées à tour de rôle sur le site durant quelques semaines en lecture libre, voici à présent, dans un genre beaucoup plus léger, "Un contretemps sinistre" , histoire parue dans mon quatrième recueil "De bien curieuses histoires".
Bonne lecture !
Un contretemps sinistre.
La puissante voiture file à vive allure sur la route droite, déserte, interminable, cernée de toute part par la forêt environnante. Bousculés par un vent violent qui s'est levé depuis peu, les hauts sapins qui remuent méchamment surgissent à tour de rôle furtivement dans la lueur des phares pour replonger tout aussitôt dans l'obscurité. Une haie mouvante infranchissable se dresse de chaque côté du véhicule. Quelques éclairs zèbrent de temps à autre un ciel lourd, pesant, mais encore étoilé.
L'orage approche, à coup sûr.
Impassible, les yeux rivés sur la partie éclairée du bitume, l'homme accélère encore.
Dans l'habitacle, le bruit du moteur est couvert par la voix envoûtante de Bowie.
« It's a god-awful small affair to the girl with the mousy hair… »
Assise à côté du conducteur, Axelle écoute religieusement chanter son idole dont le décès a été annoncé il y a quelques heures à peine. Elle n'oserait pas l'avouer à Xavier — comment un homme pourrait-il comprendre ? — mais elle n'arrive pas à se remettre de la disparition de celui dont elle attendait toujours avec impatience la sortie du prochain album.
Elle se sent perdue, abandonnée, désespérée.
Plus encore que lors de la mort de son père.
C'est tout dire !
Elle écoute Bowie et les larmes lui viennent aux yeux.
« Faut pas que Xavier s'en aperçoive, se dit-elle, il se moquerait de moi. »
Pour faire diversion, elle ouvre la boîte à gants, en sort un kleenex et fait mine de se moucher.
« Bowie est mort. Bowie est mort. Bowie est mort, ne cesse-t-elle, toujours incrédule, de se répéter. »
Quelques instants plus tard, une décélération brusque du véhicule l'arrache à ses pensées funestes.
— Et merde ! s'écrie tout aussitôt Xavier d'une voix forte en garant la Renault sur le bas-côté.
Les mains serrées sur le volant, le regard dans le vide, il lui demande d'un ton anxieux :
— T'as vu Axou ? T'as vu ? Mais c'était quoi ça ?
Axelle déteste quand Xavier la surnomme Axou mais le moment n'est pas opportun pour le lui rappeler. Comme elle n'a rien vu, elle ne sait que lui répondre. Alors, elle lui renvoie la question :
— C'était quoi ? C'était quoi ? Mais je n'en sais rien moi. Explique-toi !
Xavier tourne la tête vers sa compagne. Elle perçoit à cet instant la lueur inquiète qui habite son regard quand il lui dit :
— Écoute Axou, je ne vais pas le jurer mais il m'a bien semblé apercevoir une vieille femme décharnée, toute ridée, les nibards et le cul à l'air sur le bord de la route.
Elle croit rêver, ne peut interpréter correctement le sens de cette phrase. De quoi lui parle-t-il ? Elle s'entend lui demander :
— Et qu'est-ce qu'elle faisait ?
— Mais je n'en sais rien, moi, tout est allé tellement vite, une demi-seconde tout au plus avant qu'elle ne disparaisse. J'ai simplement eu la vague impression qu'elle mangeait quelque chose.
Pour Axelle, la plaisanterie a assez duré. Elle ne veut pas se laisser entraîner dans cette histoire sordide. Elle lui dit :
— Oh, oh, arrête ! je t'en prie. Mais qu'est-ce que tu me racontes, Xavier ? Tu rigoles là, hein, c'est ça ? Tu me fais marcher. Tu m'as trouvée trop silencieuse pendant le trajet alors t'as rien trouvé d'autre à inventer pour me sortir de ma rêverie.
— Non, non, je t'assure !
— Ouais, bien sûr, Xavier ! Mais t'inquiète pas : quoi de plus naturel que de croiser une mémé à poil, au bord d'une route perdue au milieu de nulle part, occupée de casser la croûte, à trois heures du mat. Faut pas déconner, Xavier.
— Merde, Axelle, je ne plaisante pas. C'est vraiment louche, ce truc. Faut qu'on sache, mon amour. Allez, on recule, dit-il tout en enclenchant la marche arrière.
Bowie est soudainement loin. Très loin. Évidemment, Axelle sait que Xavier est spécialiste pour mener les autres en bateau mais, ici, pas une seconde, elle ne peut imaginer qu'il puisse avoir inventé cette histoire qui ne pourra que les retarder alors qu'il est plus de trois heures, qu'ils roulent depuis plus de six heures déjà et que plus de deux cents kilomètres restent à parcourir avant d'arriver à destination. Le goût pour la plaisanterie de son mec doit avoir des limites, quand même !
— Euh, tu ne crois pas que cela pourrait être dangereux ? lui demande-t-elle.
Trop absorbé par sa manœuvre de recul, Xavier ne prête pas attention à la question d'Axelle. Comme à son habitude, il a le pied lourd et la voiture démarre en trombe en reculant.
Axelle ferme les yeux. Son cœur s'emballe, ses mains tremblent. Une angoisse incontrôlable la saisit. Elle se sent prête à défaillir.
Par bonheur, après avoir parcouru quelques centaines de mètres, Xavier arrête le véhicule et il bondit aussitôt hors de celui-ci.
— Oui, c'est bien ici. Regarde, elle était assise dans l'herbe, exactement à cette place, à l'entrée de ce chemin forestier, dit-il.
Le moteur de la voiture tourne encore. Axelle hésite et se décide. Un frisson lui parcourt l'échine alors qu'elle descend précautionneusement du véhicule. Au-dessus de leurs têtes, le ciel est occupé à se couvrir dangereusement. Malgré l'obscurité, elle tente alors de scruter, tant bien que mal, les alentours.
Nulle âme qui vive ! Elle s'en trouve rassurée.
Xavier ouvre le coffre et en sort une lampe torche.
— On y verra un peu mieux avec cela, dit-il.
Il allume la lampe et en dirige le faisceau vers le chemin de terre. À quelques mètres, une barrière en empêche l'accès. Un panneau rectangulaire portant l'inscription « ENTRÉE INTERDITE » en lettres capitales y a été solidement accroché.
Inquiète, Axelle ne souhaite plus qu'une chose : déguerpir le plus rapidement possible de cet endroit pourri.
— Tu as sûrement mal vu. J'ai vraiment l'impression que personne n'est passé ici depuis des lunes, lui dit-elle.
— Mais si, regarde l'herbe. Elle a été foulée très récemment.
— Arrête Xavier, tu viens de poser tes pieds à cet endroit-là, il y a moins de trente secondes, lui réplique-t-elle, d'un ton légèrement moqueur.
En fait, insensiblement, Axelle commence à se rassurer, à trouver la situation cocasse. Elle a d'ailleurs l'impression que Xavier est maintenant également convaincu de son erreur mais elle le connaît, le gaillard ne reconnaîtra pas facilement s'être trompé. Perdre la face, pour un macho de son espèce, impossible.
— Allez, on reprend la route avant de se faire arroser, lui dit-elle en rouvrant la portière et en s'installant, rassurée, sur son siège.
— Attends-moi deux minutes, je vais jeter un petit coup d'œil un peu plus loin, lui répond-il.
Et avant qu'elle ait le temps de lui répliquer quoi que ce soit, il franchit la barrière et il disparaît sur le chemin forestier.
***
« Ne penser à rien de négatif. Ne pas paniquer. Surtout ne pas paniquer », se répète Axelle, recroquevillée sur son siège, la tête dans les mains, lasse d'attendre Xavier, disparu depuis plus d'un quart d'heure.
Les minutes s'égrènent inlassablement et il tarde toujours à reparaître.
Au loin, l'orage tonne de façon de plus en plus distincte.
Toute tremblante, Axelle se saisit de son portable et tente de joindre le seul homme au monde qu'elle souhaiterait avoir auprès d'elle en cet instant.
Pas de réseau !
« Saloperie, c'est toujours quand on en a le plus besoin que ces trucs vous lâchent » vocifère-t-elle.
« Rester calme, rester calme, surtout ne pas craquer, y'a pas de raison », tente-t-elle de se persuader.
Pour tuer le temps, Axelle, tout en se rongeant les ongles, se décide à allumer la radio. Un animateur y annonce d'un ton enjoué une spéciale Michel Delpech.
Décidément, c'est la soirée des trépassés, ne peut-elle s'empêcher de penser avant de se laisser entraîner par la musique et de se mettre à chanter avec l'artiste :
« Quand il est descendu pour acheter des cigarettes, Jean-Pierre savait déjà que jamais il ne reviendrait… »
« Jamais, il ne reviendrait ! »
« Merde, je flippe ! Xavier, mon Xavier, reviens vite, je t'en supplie ! »
Trente minutes… et toujours rien.
Axelle, dont les entrailles se nouent de plus en plus, est soudainement prise d'une envie impérieuse d'aller aux toilettes. Dans un premier temps, elle tente de résister car elle n'a évidemment aucune envie de quitter, ne fût-ce que deux minutes, ce foutu véhicule mais, très vite, la douleur devient telle, qu'elle doit se résoudre à chercher rapidement un endroit où elle pourra se soulager.
Elle ouvre la portière avec précaution, elle sort de la voiture, elle s'approche du chemin forestier, elle se poste près du sapin le plus proche, elle ôte sa culotte, elle s'accroupit, elle relève sa jupe et… elle laisse son corps se décharger du superflu.
Énorme soulagement !
« Quelle honte si on me voyait dans cette position », pense-t-elle alors et, à cette idée, elle se surprend à sourire.
« Pourquoi m'inquiéter en fait, il ne se passe rien et il ne se passera strictement rien ici. Xavier finira bien par revenir et on repartira comme si de rien n'était. Tout ce qu'on aura perdu, c'est une bonne heure », se dit-elle, soudain rassérénée.
Mais, alors qu'elle se demande — détail pratique — comment elle pourra s'essuyer convenablement, elle entend pouffer derrière elle et sent tout à coup deux mains lui saisir fermement les épaules et la tirer vers l'arrière.
À peine a-t-elle le temps de pousser un petit cri étouffé que, patatras, elle se retrouve avec le postérieur dans ses propres excréments !
***
Le bruit de la pluie qui s'abat avec violence sur la carrosserie réveille Axelle mais l'étau qui lui enserre la tête l'empêche d'ouvrir les yeux de suite.
« Encore cette foutue migraine. Ah vite ! deux comprimés de paracétamol et la douleur se dissipera rapidement », pense celle qui, à cet instant, n'a plus la moindre idée de l'endroit où elle se trouve.
Puis, comme si elle sortait d'un coma profond, elle reprend vie peu à peu et, l'une après l'autre, les images affreuses de la nuit lui reviennent en mémoire : le mal au ventre, la défécation, le rire, les mains sur les épaules, la culbute vers l'arrière, les fesses souillées par ses propres excréments, le sentiment de honte, le profond dégoût, l'angoisse, le vide, la perte de connaissance, le néant !
Affolée, Axelle soulève les paupières et, horrifiée, se découvre allongée en chien de fusil sur les deux sièges à l'arrière de la voiture.
Allongée, mais aussi nue !
Maintenant Axelle en est sûre : elle est perdue. Définitivement perdue.
« Ils s'occupent de Xavier et après ce sera son tour ! Dieu, pourvu qu'ils ne me violent pas ! »
Tétanisée, Axelle rend alors les armes et, tout en gémissant, elle se recroqueville en position de fœtus dans l'habitacle et attend qu'on en finisse avec elle.
Mais alors que les larmes coulent sans discontinuer sur ses joues, une petite voix intérieure — l'instinct de survie, sans doute — lui ordonne de se relever et d'agir vite, très vite : « Personne ne peut t'empêcher de fuir Axelle puisque pour l'instant tu es seule, toute seule. Enfuis-toi dans la forêt, Axelle et cours. Cours à en perdre haleine. Cours à en cracher tes poumons, s'il le faut, mais cours, c'est ta seule chance de survivre ! »
D'un bond, Axelle se relève. Dehors, il fait toujours nuit et il pleut à verse. Mais, peu importe, il faut qu'elle sorte, qu'elle saisisse cette seule planche de salut.
Malheur, les portières situées à l'arrière sont fermées ! Elle enjambe alors le siège conducteur et passe à l'avant de la voiture pour tenter de fuir. En vain ! Elle a beau forcer, elle doit se rendre à l'évidence : les quatre portières ont été bloquées. Elle tente bien ensuite de briser une vitre mais elle ne réussit qu'à se contusionner le poignet.
« Seigneur, Xavier avait bien raison : cette voiture est inviolable. »
Abattue et désespérée, Axelle ne peut que se rendre à l'évidence : la voilà prisonnière de la Renault !
« Mais pourquoi fallait-il que cette vieille dingue se trouve au bord du chemin ? »
Puis, subitement, à s'entendre hurler cette phrase, la lueur :
« La vieille. Mais quelle vieille ? »
Le sol vient de se dérober sous ses pieds.
Et si Xavier…
Non, impossible. Quelle idée saugrenue.
Axelle ne veut encore l'accepter mais, pourtant, le doute, inexorablement, vient de s'insinuer dans son esprit.
« Trop belle et idyllique pour être vraie, mon histoire d'amour.
Moi, quarante balais, jeune veuve sans enfant, belle fortune, bon job, bien sous tous rapports… mais seule, tellement seule… mais banale, tellement banale… mais insipide, tellement insipide…
Lui, un peu plus de trente ans, célibataire, flambeur, au passé un peu louche… mais charmant, tellement charmant… mais séduisant, tellement séduisant… mais délicieux, tellement délicieux… »
L'évidence saute subitement aux yeux d'Axelle : elle est tombée dans le panneau de la séduction comme la dernière des gourdes !
La rencontre fortuite, le coup de foudre, le mariage rapide : la mise en place du plan d'action.
Les deux années passées ensemble, les promesses éternelles, le plaisir amoureux : le prix à payer.
Les huit jours de Thalasso sur la côte atlantique pour me régénérer : le piège diabolique…
« Et moi qui ai traité Clara, ma meilleure amie, de jalouse lorsqu'elle m'a mise en garde à propos des agissements bizarres de Xavier, lorsqu'elle m'a déconseillé le régime matrimonial du conjoint survivant.
Conne, je suis la reine des connes.
Et je vais le payer au prix fort.
Et si Jean n'était pas mort par accident ? Si c'était lui qui, déjà, avait tout manigancé ?
À l'heure qu'il est, il doit être occupé à creuser le trou qui me servira de tombe à quelques encablures d'ici.
Axelle, tu t'es assez délectée du récit de ces crimes sordides dans les journaux.
À ton tour, maintenant.
Tu vas mourir ma belle.
L'enculé, ce fils de pute, il va te buter !
Et peut-être même qu'un jour, qui sait dans quelques mois déjà, ton histoire sera-t-elle présentée dans « Faites entrer l'accusé », ton émission télé préférée.
Mais, toi, tu ne seras plus là pour la regarder… »
Le bruit d'une portière que l'on ouvre délicatement l'arrache à ses pensées macabres.
Tétanisée, les jambes serrées repliées sous les fesses, Axelle s'enfonce le plus profondément possible dans le siège. Elle ne peut s'empêcher de trembler. Elle voudrait pouvoir devenir invisible, disparaître. Puis, elle se décide à relever la tête et elle l'aperçoit !
Xavier l'observe. Il l'observe en souriant. De ce sourire joyeux qu'elle lui a toujours connu. Un sourire franc qui irradie son visage.
Elle a envie de hurler.
— Tu m'as foutu une sacrée frousse, sais-tu, mon amour, lui dit-il, radieux. J'ai beau y être habitué, mais quand même ! Alors, comment te sens-tu ?
Pour toute réponse, elle lui murmure une phrase inintelligible.
Xavier fait mine de ne pas s'apercevoir du désarroi d'Axelle et il reprend :
— Je ne peux décidément pas te laisser seule deux minutes. Tu n'étais pas particulièrement belle à voir, sais-tu.
Et il éclate de rire. Un rire spontané, massif, le genre de rire qui réchauffe le cœur.
Axelle ne comprend pas. Elle n'en peut plus. Elle voudrait que tout cela se termine. Qu'il se décide donc à l'achever. Et vite !
Mais il poursuit :
— Alors, t'as encore été victime d'une de tes fameuses syncopes. Ah, on peut dire que t'as pas bien choisi ton moment, cette fois-ci ! Je ne veux pas remuer le couteau dans ta merde —Xavier et son penchant pour les expressions détournées — mais il y en avait partout… si je peux me permettre cette réflexion nauséabonde.
Et, fier de son effet, il se met à rire de plus belle.
Elle le regarde d'un air hébété.
Nullement désarçonné, il continue :
— Pff, le toubib a beau me répéter de ne pas m'inquiéter, que tes absences peuvent durer plus d'une heure, je flippe à chaque fois. Enfin, j'en ai profité pour te débarbouiller le popotin, ma chérie, comme si t'étais un gros bébé. Désolé, mais je ne pouvais quand même pas t'installer dans cet état dans la voiture. Des sièges en pur cuir, faut pas exagérer ! Et puis, il y avait tout de même aussi l'odeur !
Axelle rougit, confuse. La tête lui tourne.
Xavier continue, rassurant :
— Par chance, il y a un ruisseau à quelques centaines de mètres. Je l'avais repéré quand je suis parti à la recherche de la vieille. Je viens d'y retourner pour rincer tes fringues. Encore heureux que j'avais un bidon dans le coffre. Toi qui me reproches souvent de m'encombrer d'un tas de choses inutiles !
Axelle fond en larmes.
— Oh, ma grande, ce n'est pas si grave, quand même !
Elle renifle.
— Bon, faudrait peut-être songer à te rhabiller, ma belle. Tu ne vas pas rester nue. Je sors la valise du coffre et je te l'apporte ?
Axelle acquiesce d'un hochement de tête.
Et, alors qu'il ouvre la portière du coffre, elle l'entend lui dire :
— Ah, oui, pour la vieille, je crois bien que t'avais raison. Je n'ai rien trouvé d'anormal. Une hallucination, sans doute.
Et après une courte pause, il poursuit en souriant :
— Finalement, les types de la sécurité routière ont sûrement raison quand ils nous bassinent sans arrêt dans leurs campagnes qu'il faut s'arrêter toutes les deux heures pour faire une pause.
Puis, tout simplement heureux, il se met à chanter :
« Chante la vie, chante, comme si tu devais mourir demain… »
Au moins, celui-là, il n'est pas mort ! se dit Axelle.